Embraced by the Dark aka Yami ni dakarete (1982)



Embraced by the Dark (1982)170 Inédit
Kazunari Takeda explore une relation amoureuse triangulaire dont un point vient à manquer. Il se serait inspiré du point de départ de Chronique d’un amour d’Antonioni et nous offre sa propre variation en s’appuyant sur la qualité de son casting : Yuki KazamatsuriReiko Natsu et Osamu Tsuruoka. Esthétiquement réussi, il peut apparaître bancal à certains moments. Il intéressera beaucoup les cinéphiles amateurs de Takeda (dont je suis) mais pourra peut-être ennuyer les autres.

Résumé : Meiko (Yuki Kazamatsuri) et Ayako (Reiko Natsu) sont amies de longue date; elles travaillent et vivent ensemble. Ayako est l’amante Keisuke, un petit écrivain marié. Sa femme le découvre et Ayako s’enfuit pour mettre fin à ses jours en compagnie d’un joyeux suicidaire sur l’île de Miyake-jima. Meiko et Keisuke partent à sa recherche.

Proposition de titre français : Etreintes sombres (titre quasi-original)

Commentaire sur le film : Ce film a nécessité beaucoup de temps. Il pouvait être perçu comme beau esthétiquement mais un peu ennuyeux. Pourtant, Kazunari Takeda est un très bon cinéaste alors j’ai donc vu le film d’Antonioni pour comprendre ce qui a pu le marquer, suivi le périple des personnages sur l’île volcanique de Miyake-jima et essayé de comprendre les allusions au Scandale Ejima-Ikushima ou à la chanson populaire Ue o muite arukō. Alors que les relations entre les trois protagonistes sont forteset que la photographie du film est superbe, la force du fil est amoindri par l’importance prise par l’île de Miyake-jima. Cette ballade touristique permet certes des plans somptueux, mais vient phagocyter l’intrigue principale.  Et pourtant, le thème est fort, peut-on aimer quand celle qui a été aimée n’est plus là ? L’incohérence des sentiments, le poids de la culpabilité, les liens amitié-amour, la frustration sexuelle et le désir, le sexe et la mort, les relations triangulaires, leur ambiguïté et leur harmonie. Tout cela, Takeda l’explore à la hauteur des « petites gens » pour en faire un propos universel. Yuki Kazamatsuri est comme à son habitude, magnifique en Meiko dans l’évolution de son personnage, frustrée, fragile, amoureuse, jalouse, coupable et épanouie. Reiko Natsu en Ayako offre un pendant à la fois plus fort et plus fragile poussant à l’extrême le lien entre Eros et Thanatos. Quant à Mimi Sawaki, la jeune fille de l’île, elle n’aura été qu’un point éphémère d’un triangle cassé. Même les hommes sont intéressants : Osamu Tsuruoka (Keisuke Honma) homme à femmes, goujat et désespéré d’être seul  ainsi que Toshiyuki Kitami en suicidaire et bon vivant (déjà remarqué dans Nozoki). Réalisation, scénario (Sumihiko Takai), rythme, couleur, cadrage, bande-son, tout est impeccable. Certaines scènes sont magistrales. Quel dommage d’avoir rajouter un dépliant touristique sur l’île de Miyake-jima (même si cela donne envie d’y aller) !

Commentaire du tradhiseur : C’est un Takeda avec toutes les incohérences de l’amour et du sexe, donc le tradhiseur souffre et hésite beaucoup surtout quand les pronoms personnels ne sont pas explicites, et quand les personnages ne sont pas sincères avec eux-mêmes. Alors, on essaie au mieux de retranscrire dans les dialogues leur complexité, en espérant avoir fait le moins d’erreurs possibles et en étant content de pouvoir montrer un « nouveau » Takeda.

Cotation imdb : 6.2
Sentiment personnel : 6/10
Plaisir du tradhiseur : 6/10
Sous-titres français : Déjà disponible pour les amis et les exceptionnels, et comme c’est un inédit, à compter du 1er Avril 2024 pour les « passants ». Pour obtenir les sous-titres, indiquez : « accord pour une utilisation personnelle uniquement » dans le formulaire ci-dessous.

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